UN CURIEUX CAS DE RADIESTHESIE CYNEGETIQUE
La radiesthésie est à l'ordre du jour. Les uns y
croient, les autres mystifiés probablement par des incapables, nient tout systématique.
Les faits que nous relatons ci-après sont de nature à faire reconsidérer la question
par les plus fanatiques détracteurs de cette science obscure si l'on veut, dont les lois
sont loin d'être définies, mais qui est aussi vieille que l'humanité.
La plupart de chasseurs de la région et
beaucoup d'anciens soldats connaissent, au moins de réputation, le camp de tir militaire
de Cantayrac particulièrement giboyeux, qui s'étend suc prés de 3.000 hectares, au
nord-est du canton de Caylus (Tarn-et-Garonne).
Sillonnés de ravines profondes, couverts de
fourrés de genévriers géants et de buissons épineux, ces vastes champs de pierres, où
règne le silence, sont un refuge de prédilection pour les sangliers,
qui font la navette entre le causse jurassique et les escarpements boisés de la vallée
du Lot. Après la clôtura de la chasse, des battues aux nuisibles très suivies par des
anciens chasseurs passionnés, y sont organisées et il est rare qu'au tableau ne figure
pas quelque bête noire.
Le dimanche 11 mars, les louvetiers MM. M...,
D...., S...., G....., les locataires directeurs de chasse, MM. G...., D..., D....,
B...., ainsi que d'autres tireurs réputés, B...., L...., D...., Ch..., etc., étaient
réunis à Cantayrac et discutaient le plan d'attaque car le « pied » n'avait pas été
fait en raison des intempéries. Au cours de la discussion, l'un des invités s'avança et
signala qu'ayant. le matin, avant de partir, prospecté au pendule la carte du camp, il
avait constaté qu'une harde était baugée dans le quartier de la ouyssiére.
Déployant son document sur le capot d'une auto, il entoura d'un cercle l'endroit
indiqué.
Toux narquoises, sourires sceptiques, regards
en dessous qui en disaient long, rien ne manqua. Cependant, grâce à l'insistance de
quelques-uns qui affermirent le don certain de l'indicateur, on découpla au lieudit et
effectivement on y trouva les sangliers.
Coïncidences, dirent les uns, extraordinaire
et troublant, affirmèrent les autres, et ce petit fait divers alimenta la chronique des
villages voisins. Le jeudi 22 mars, nouvelle battue au camp; le chasseur devin n'est pas
revenu et déjà plusieurs rient sous cape...
Les consignes sont données, les cartes
distribuées, on va partir. Un camarade s'avance et dit : " Je vous présente les
excuses de mon camarade M..., retenu par ses occupations professionnelles (nouveaux
sourires).... Il m'a confié la carte que voici, où il a marqué l'emplacement des sangliers qui se trouvent à la
côte 304, tout prés du Pech de la Donne Bas ". Les sourires se figent, les
chasseurs se dispersent, gagnent leurs postes ou leurs traques, le volcelest est relevé et les sangliers sont lancés au Pech de la Donne...
Cette fois, il n'y a plus d'incrédules.
Pour ne pas froisser sa modestie, nous
taisons le nom du radiesthésiste qui n'est pas un professionnel et qui n'a pas besoin
d'une réclame inutile et gratuite. Nous pourrions dire comme à la foire : « Qui fait
mieux ? »... Tout commentaire nous parait superflu. Le fait seul compte, et ce n'est pas
là une galéjade de chasseurs en ribote...Nous avons écrit plus haut le nom des
louvetiers et des chasseurs présents. Tous sont des gens sérieux avantageusement connus
dans le monde cynégétique qui peuvent affirmer éventuellement la véracité de notre
relation.
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