HOMME de
chasse, et Président unanimement apprécié et respecté, Bernard Pignot, dans son
dernier éditorial du "Chasseur Nivernais", n'a pas mâché ses mots. Il a
fustigé les méthodes actuelles, qui consistent à élever, nourrir et puis abattre des
sangliers qui, avant l'échéance fatale, causent des dégâts qui se chiffrent par
milliers : « Nous allons au désastre. En Nivernais le prix de la chasse coûte cher,
trop cher. Cette saison nous avons perdu 3% de porteurs de permis, et l'Allier voisin 6 %.
Doucement, la chasse prend un virage inquiétant. Le sanglier, responsable à près de 80%
des dégâts, nous impose une facture de plus de 3 MF. Nous ne pourrons pas maintenir
longtemps notre timbre "grand gibier" à 300F. Il faut arrêter de produire du
cochon dans ces conditions. En Côte d'Or, la note annuelle se chiffre à un milliard de
centimes ». Des solutions s'imposent. Au siège de la Fédération, le Président Pignot
et son directeur, Daniel Barbier, cherchent des remèdes qui ne soient pas imposés, mais
acceptés par la grande majorité : « Instituer un timbre spécifique, sanglier ?
pourquoi pas. Augmenter la cotisation grand gibier, l'assemblée s'exprimera sur le sujet.
Ce que je puis dire à propos de cette dérive de la chasse, c'est le tarif du bracelet
cerf qui est à 500F dans le département. et à 3000 F chez l'un de nos voisins.
L'abondance crée l'abondance. Comprenons nous bien : trop de sangliers, c'est trop de
dégâts. A terme qui pourra régler l'addition sauf des chasseurs venus de l'extérieur.
Les chasseurs nivernais qui connaissent bien leurs traditions, doivent cesser d'agrainer.
Attention, cette pratique va, un jour ou l'autre, être réglementée Avec cette
nourriture riche, des petites laies de 30 kg assurent leur descendance. Avec deux portées
de 6 ou 7 par an... ».
Le terroir ne supporte plus les excès. |