MARCASSIN - Roman de LEFRANCOIS Ernest.
MARCASSIN : Roman de chasse du terroir
Nivernais d'Ernest LEFRANCOIS - journaliste et écrivain qui a préféré sa solitude
nivernaise à la vie de Paris. (en fond de page, l'auteur "NESSE" croqué par André Coulon, son compère.) |
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Un roman plein de poésie, d'amour pour ses chiens griffons, une campagne proche de Dornecy, au Nord de la Nièvre merveilleusement décrite, un bel exemple de sagesse et de goût. |
EXTRAITS CHOISIS | |
" Un jour qu'il passait dans un fourré
impénétrable, quelque chose avait bondi devant lui en grognant. Il avait à peine eu le
temps d'entrevoir la forme sombre d'un sanglier. Le bois craquait sous la fuite de l'animal. Il était resté là, saisi. Son coeur avait cogné plus fort dans sa poitrine. Pourtant, il n'avait pas eu peur. En avançant un peu, il avait trouvé la bauge de l'animal. Il s'était accroupi, avait tâté de ses deux mains la place encore chaude, humé à pleines narines l'odeur forte émanant du sol. Et c'est ainsi que tout doucement lui était, venu cet amour de la chasse. Un peu plus tard, devenu jeune homme, allant déborder dans les coupes avec son père, il s'était peu à peu découvert une nouvelle passion : celle du chien. Plusieurs fois, il avait vu passer, en pleine chasse, la meute de M.Demille, nouvellement installée à Frasse, et ce spectacle l'avait pris tout entier, sans qu'il puisse dire ce qu'il ressentait." |
Brusquement, là bête de chasse sembla prendre un défilé
et vouloir gainer les bois de Dornecy. Marcassin eut alors l'impression qu'elle venait,
directement dans sa direction. Il courut donc se poster à l'angle d'une petite ligne et
là, dissimulé derrière une cépée de charmes, il attendit. La meute arrivait droit sur
lui, dans un tonnerre retentissant. Le bois semblait frémir sous cette avalanche de voix. Qui n'a entendu passer une meute en pleine forêt sans avoir ressenti une étrange oppression ? Vous êtes là, figé par cette puissante fanfare aux voix de basse profondes et graves, les cogneurs, puis les soprani, hurlant une note sans fin, un cri suraigu d'agonisant qui n'en finit plus de mourir. Le tout dans des tonalités impossibles à décrire, mais s'harmonisant dans une orchestration fantastique. L'instant est inoubliable, à condition d'être chasseur et d'aimer la forêt, pour en goûter tout le charme. Et quand il vous est entré une fois dans les oreilles, on ne peut plus l'oublier. C'est à la fois émouvant et grandiose. Marcassin était à peu près sûr de voir la bête, il entendait déjà craquer les
branches et ressentait cette émotion unique, la plus émouvante de la chasse, l'instant
où l'on va tirer. Tout à coup le bruit sembla bifurquer vers la gauche ; il vit les branches remuer et fit le geste d'épauler -.. biais il comprit tout de suite que c'était inutile : le sanglier, se dérobant, longeait le coupon à dix mètres en bordure et remontait sur les bois de la Pidencerie. |
J'ai découvert ce roman grâce à J.P Triboulet qui m'a gentiment
prêté l'ouvrage. Merci à lui - JFO Ouvrage préfacé par M. Maurice MIGNON Couverture d'André COULON 1949 -CLAMECY |
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Ernest LEFRANCOIS était un "touche à tout", poète, artiste, philosophe, musicien, comédien, etc., son souvenir est toujours omniprésent dans cette bourgade nivernaise. L'association "LES AMIS DU PARLOIR" lui a consacré un hors série en 1997. |
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© Site du sanglier de A à Z -JFO Décembre 97.
Mise à jour le 29-06-2011.