Une journée de chasse à MENESTREAU (NIEVRE)

Ménestreau (Nièvre) - Le bourg Voici un reportage d'une journée de chasse aux sangliers, dans une petite commune du département de la Nièvre. Ménestreau, son Eglise Saint-Pierre du XIXe, son  château du XIIIe, sa petite centaine d'âmes en hiver est l'une des 312 communes de la Nièvre mais elle est aussi connue pour ses chasses aux sangliers.
    La société de chasse communale, la Ménestrelle, créée en 1947, compte aujourd'hui une trentaine de chasseurs-actionnaires. La plupart sont des locaux, agriculteurs, retraités mais se sont joints depuis quelques années, des "étrangers" à la commune, des citadins notamment.

La source du lavoir de Villiers

Le rendez-vous

  Toutes les couches sociales, tous les âges, toutes les tailles, toutes les mentalités y sont représentés et chacun attend le dimanche matin pour se retrouver et chasser ensemble le gros gibier : le sanglier appelé ici le cochon.

Bois et vallees

Le type traditionnel de chasse est la battue aux chiens courants. Le territoire de chasse, composé de bois, forêts, friches, champs s'y prête bien. (De plus le règlement intérieur interdit de chasser le gros gibier en individuel).

 Communion le chêne et le hêtre

Authenticité et convivialité, passion et naturel.

Même les arbres sont en communion avec leur Nature ( Observez bien cette photo, c'est le mariage à vie d'un chêne et d'un hêtre).

Ici, nous sommes loin des tableaux extraordinaires, des tenues dernier cri, des armes de collection, des animaux gavés et lâchés du  matin ou engrillagés!...Ici tout est tradition et campagne,

Le cul du loup

Chaque matin, le rite est immuable :

Allumer du feu dans la cabane pour certains et boire le café.
Faire les pieds, rembucher les animaux (quand il y en a !) pour quelques mordus et courageux.

    Viennent ensuite les autres et l'attente des piqueurs ( personnes chargées de faire le pied ) commence. Si le rapport est favorable, le Président (ou le responsable de chasse) place, (ou tente de placer...) chacun des chasseurs munis de pibole, aux postes définis (ou approximativement en fonction du lieu pressenti du lancer) et les chiens sont mis sur la brisée.

Parfois la chance est avec nous. Ce matin, c'est exceptionnel : deux bêtes rousses et le quota de deux animaux de moins de 55 kg ayant été atteint le tir du sangliers sera interdit pour le reste de la journée.    

Tableau annuel en bêtes noires:
  3 à 10 animaux récoltés.

Dernière saison 99-00 :
5 sangliers.(45 kg en moyenne)

bêtes rousses

Il faut alors récupérer les chiens courants parfois à plusieurs kilomètres, procéder au dépeçage, partager en nombre égal de chasseurs présents le matin. (une liste y est établie - gare aux retardataires).

Le repas dans la cabane

 

La distribution des parts se fait par tirage au sort - des numéros tirés dans une casquette et la chance fait le reste!...

Le trophée (la hure) est remis au tireur comme la coutume l'exige.

    Quelque soit le résultat et les conditions météo, le repas termine, en général,  la journée et alors chacun y va de son histoire ....de chasse bien sûr.

Textes et photos JFO.

Brisée : Marquage par une branche cassée de l'endroit où le sanglier est rentré.
"Etranger" Aucune connotation raciste - Il s'agit de personnes ne résidant pas dans la commune. La cotisation est plus élevée que pour les communaux.
Faire le pied : Technique qui consiste à faire le tour du massif forestier pour repérer les traces récentes, déterminer le poids, le nombre et le sexe des animaux restés dans l'enceinte.(permet ainsi une meilleure sélection).
Pibole : Corne permettant d'annoncer le passage ou la mort du sanglier.
Rapport : Terme de vénerie; compte-rendu fait par les piqueurs au chef de battue.
Rembucher : Suivre la voie jusqu'à l'endroit où l'animal rentre dans son enceinte.
Hure: Tête de sanglier - Trophée.

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Mise à jour le 29/06/11